Pétrole et énergie : les nouveaux défis du secteur passés en revue
« Pétrole et Energie en Afrique ». C’est le thème qui a réuni mardi à Dakar, la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) et l’Association sénégalaise pour le développement de l’énergie en Afrique (Asdea). Une occasion pour les participants de passer en revue les défis du secteur, notamment la transition énergétique.
Depuis quelques mois, le Président Macky Sall est le porte-parole des pays néo-producteurs d’énergie d’origine fossile pour dire que nos pays doivent faire face à une adversité inattendue : la fin annoncée du financement de la filière gazière. Ce à quoi il urge d’apporter une réponse africaine.
Hier, à l’ouverture du panel organisé à Dakar par la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) et l’Association sénégalaise pour le développement de l’énergie en Afrique (Asdea), cette problématique a occupé une bonne partie des débats. Le Directeur de cabinet du Ministre du Pétrole et des Energies, Issa Dione, a rappelé la politique gouvernementale en matière d’énergie, notamment la stratégie « gas-to-power ».
Boubacar Mbodj, Ministre-conseiller à la Présidence de la République, se basant sur une étude du think-tank norvégien, Ucube, a indiqué que « l’offre de pétrole et de gaz risque de chuter à partir de 2030 ». Ce qui ne cadre pas avec la volonté de pays européens, et non des moindres, de remettre en cause la pertinence du pétrole et du gaz comme principales sources d’énergie.
Par ailleurs, en Europe et en Occident en général, la recherche sur le gaz, en tant que ressources non polluantes, a fait de réelles avancées. Toutes choses pour dire, à l’instar de M. Mbodj, que la réalité est différente du schéma présenté, et que « le renouvelable doit rester une option majeure », avec le développement du mix énergétique. Jean-Pierre Favennec, président de de l’Association sénégalaise pour le développement de l’énergie en Afrique (Adea), a rappelé que « 80% de la consommation mondiale de gaz, de pétrole et de charbon est le fait des pays industrialisés ». Les nouveaux paramètres à prendre en compte, selon lui, sont la crise sanitaire, les besoins croissants en énergie et la volonté partagée de faire face aux défis climatiques.
Le contenu local, l’électrification rurale, la transition énergétique « inacceptable » et la course vers la neutralité carbone ont été au cœur des échanges.
LE SOLEIL (Samboudian KAMARA)